“Le Baroque ne renvoie pas à une essence, mais plutôt à une fonction opératoire, à un trait. Il ne cesse de faire des plis. Il n’invente pas la chose : il y a tous les plis venus d’Orient, les plis grecs, romains, romans, gothiques, classiques… Mais il courbe et recourbe les plis, les pousse à l’infini, pli sur pli, pli selon pli. Le trait du Baroque, c’est le pli qui va à l’infini. Et d’abord il les différencie suivant deux directions, suivant deux infinis, comme si l’infini avait deux étages : les replis de la matière, et les plis dans l’âme.”

Gilles Deleuze, Le Pli, Leibniz et le baroque

C’est dans les plis du baroque que cette exposition trace le parcours d’artistes en quête d’un terrain de jeu.
Dans les plis, tout est affaire de tensions, d’enroulements, de glissements, de soudures pas nettes entre les choses et de bouts de gestes suspendus.

Barroco est un espace où des démarches variées se croisent dans cet infini du possible que sont les plis.
Des gestes modestes, mais tenaces. Des formes qui se tiennent en équilibre. Certain·es froissent, d’autres superposent. Certain·es cousent ou coulent, d’autres empilent ou recouvrent.

C’est un moment, pas un manifeste. Une zone de contact entre les œuvres et ce qui les déborde. Un état transitoire. Pas de grands récits, pas d’explication. Juste des œuvres qui se frôlent, se croisent, se plient les unes sur les autres.